Engagement pour la paix - 2015
Engagement pour la paix - Mazarra del Vallo - mai 2015
La Sicile se révèle actuellement être un terrain particulièrement fertile où grandissent des initiatives de paix qui essaiment;
Ceci sous l’impulsion de plusieurs maires de l’île déterminés à rompre avec le passé en encourageant un « vivre ensemble » apaisé et ouvert sur le monde.
J’avais déjà eu l’occasion, en mai 2011, de me rendre à Mazarra del Vallo, principal port de pêche de la côte ouest de la Sicile, lors d’une semaine de festivités réunissant toutes les communautés autour d’une culture de paix.
Ce festival, clôturé par une allocution de l’ambassadeur de paix Prem Rawat, avait amorcé une dynamique qui devait déboucher, en novembre de la même année, à la signature du Pledge to Peace (Engagement pour la Paix) au Parlement européen de Bruxelles.
En 2014, le Collectif Paix et Solidarité avait été invité à Westminster, à la Chambre des Lords, pour signer le Pledge to Peace.
2014 - Collectif Paix et Solidarité à Pledge to Peace
Cette année, c'est au tour des Fêtes de la Paix d’avoir été invitée à Mazarra del Vallo, et c’est en qualité de représentant de l’association que j’ai eu le plaisir d’y retourner.
J’ai pu ainsi constater de visu les progrès accomplis depuis ma précédente visite.
Cette fois-ci, un grand nombre d’acteurs de la société civile (écoles, hôpitaux, carabiniers, militaires à la retraite, Croix Rouge locale) ont rejoint l’initiative qui s’est étendue à des municipalités voisines.
Notamment celle de Ségeste, bien connue pour son temple dorique et son théâtre grec de 4 000 places, qui accueillera le 28 juin une rencontre exceptionnelle en faveur de la paix avec, à nouveau, Prem Rawat en invité d’honneur.
C’est aussi à travers les traces artistiques agrémentant les ruelles de la vieille ville que j’ai pu constater l’avancée de cette culture de paix :
de nouvelles mosaïques, reflets de la diversité culturelle d’une région
où se côtoient en paix plusieurs religions,
des amphores merveilleusement décorées, disséminées ça et là. On ne se lasse pas de se promener dans la Casbah, sur le port, d’arpenter les places ou d’entrer dans les églises, autant de vestiges d’une culture méditerranéenne toujours vivante.
Venons en au fait. Je ne suis pas grand amateur de discours – encore moins en italien – mais je dois admettre que cette fois-ci (grâce à une traduction en anglais) je me suis régalé.
Ce fut pourtant un défilé d’officiels (maires, consuls généraux du Maroc et Tunisie) et de représentants d’ONG (en particulier Focus Europe et la Fondation Prem Rawat). Tous semblaient s’être donné le mot pour parler avec leur cœur.
Pour conclure la journée, ce fut d’abord au tour de l’acteur et écrivain italien Rosario Lisma de nous dire des textes de Paulo Coehlo et Kahlil Gibran.
Puis Prem Rawat est venu animer un question-réponse qui nous a définitivement fait basculer du côté du cœur.
Il a répondu à toutes sortes de questions : l’accompagnement des personnes en fin de vie, les difficultés d’apprendre dans l’école d’aujourd’hui, le scandale persistant de la misère et de la faim dans le monde, les menaces pesant aujourd’hui sur la liberté de conscience.
Prem Rawat a exprimé avec beaucoup de force et de conviction combien la bonté (à ne pas confondre avec les bonnes manières) était une constituante essentielle de notre humanité.
Il a rappelé l’importance de l’écoute dans les rapports humains : les élèves n’écoutent plus les professeurs, les professeurs n’écoutent plus leurs élèves ; le mari n’écoute pas sa femme et la femme n’écoute pas son mari ; les gouvernements n’écoutent pas les citoyens et les citoyens n’écoutent pas les gouvernants ; etc.
Si 50 % de la nourriture produite n’était pas gaspillée, nous pourrions répondre aux besoins essentiels de chacun sur la planète – y compris en produisant moins et mieux – à condition cependant que l’avidité ne soit plus le moteur de certains.
Il devient plus évident que jamais que la paix se manifestera lorsque chacun en prendra la responsabilité individuellement.
J’ai trouvé enthousiasmant de se rassembler et de se donner les moyens de faire passer ce message : la paix est possible et c’est à chacun de nous de prendre plaisir en la vivant et en la partageant !